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L’histoire du balai de Lapalud

La grande aventure du balai commença il y a plus d’une centaine d’années à Lapalud grâce à l’importation de graine de sorgho par un agriculteur du village qui la planta sur sa propriété.
Cette plante qui aimait bien le sol de la plaine Lapalutienne en raison d’un taux important d’humidité fut alors cultivée par un grand nombre de paysans. Le fruit de la récolte était une paille spéciale, particulièrement souple.


Dans plusieurs familles, au coin des âtres, l’on se mit alors à la façonner. La fabrication de balais était née. L’on passa alors de quatre établissements à une dizaine en 25 ans. Sur le cours des platanes s’installèrent des étalages multicolores et le commerce des balais, brosses, plumeaux, paniers en paille colorés prospéra. L’implantation de la mythique route des vacances la nationale 7 qui relie Paris à la méditerranée et qui traversait le village permettait aux vacanciers sur la route du soleil d’acheter un balai, une brosse, un plumeau auprès d’un des quelques trente vendeurs installés le long de l’avenue des platanes.
Environ 1000 balais sortaient chaque jour des fabriques. L’effervescence était telle que l’été, pour traverser Lapalud il fallait 20 minutes. Plusieurs personnalités célèbres se sont arrêtées pour acheter des balais : Roger Lanzac, Luis Mariano, Josette Lemaire, Jean Nohain, Joséphine Baker, Fernand Reynaud, le Général de Gaulle, Winston Churchill, Fernandel. Malheureusement, Les Ponts et chaussées, pour des raisons techniques, durent dévier la nationale 7 afin qu’elle contourne le village du côté ouest enlevant ainsi des centaines d’acheteurs potentiels. Adieu balais, plumeaux, brosses, paniers…les touristes filèrent sur la route et n’achetèrent plus de balais.
Outre le commerce de détail, les dizaines de petites usines et ateliers d’artisans livraient environ 400000 balais par an en france et en Europe. La production fut impactée par l’apparition du vers dévoreur de paille ainsi que par la concurrence d’un produit au prix de revient peu couteux le balais de La bassine des indes. L’aspirateur envahissant un grand nombre de foyers contribua également à la diminution de la production ainsi que la concurrence des Pays de l’Est avec des balais vendus 4 fois moins cher que les balais artisanaux. Même si aujourd’hui cette activité a disparu, Lapalud demeure toujours la capitale du balais en souvenir de cette époque qui contribua durablement au développement économique du village.