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Laissez vous conter…

L’histoire du barrage de Blondel à Bollène.

Cet aménagement à la majestueuse façade classée monument historique a été surnommé à l’époque de sa construction « Le Suez français » pour l’ampleur des travaux.

Le barrage de Donzère-Mondragon (ou barrage André-Blondel) est un barrage hydroélectrique situé sur un canal parallèle au Rhône. Construit entre 1948 et 1952, il est doté d’une écluse pour permettre son franchissement aux bateaux. Conçu par l’architecte Théodore Sardnal qui a par ailleurs engagé un travail expérimental sur le béton armé immergé, après la Seconde Guerre mondiale, l’aménagement hydroélectrique de Bollène (débuté en 1947) est le troisième équipement planifié par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) destiné à transformer la force du fleuve en énergie électrique. Les barrages de Génissiat (Ain) et de Seyssel (Haute-Savoie) avaient constitué des précédents en Rhône-Alpes en 1948 et 1951.
L’écluse de Bollène est la première écluse construite par la CNR. Elle permet le passage de convois importants, selon les normes en vigueur. Le chantier s’illustre par sa monumentalité. La maîtrise d’œuvre (exception faite des travaux du barrage de retenue) est confiée à un groupe de treize entreprises, groupées en deux administrations de fonctionnement : la Société Auxiliaire de Coordination des Travaux d’Aménagement du Rhône – Donzère (SACTARD) et la Compagnie Auxiliaire de Matériel et de Travaux d’Aménagement du Rhône – Donzère (CAMATARD).
Elles permettent, sur ce chantier à grande échelle, de coordonner les activités et de gérer les installations communes. L’usine, la salle des machines, ainsi que le vestibule et l’élévation des façades, ont été classés Monuments historiques en 1992. Le complexe bénéficie également du label XXe siècle. La centrale a reçu le nom du physicien André Blondel.

Avec une puissance de 348 mégawatts2, et une capacité de production annuelle de 2 140 gigawatts-heures, il est le plus productif du Rhône et assure 13 % de la production hydroélectrique de la Compagnie nationale du Rhône (filiale privée du groupe Engie, indépendante d’Électricité de France) soit environ la consommation annuelle de Lyon.

CARACTERISTIQUES :
La puissance de 348 mégawatts de la centrale est répartie sur six alternateurs de 59 mégawatts chacun, entraînés par des turbines Kaplan avec un débit maximum turbinable de 1 980 m3/s2.
La tension des alternateurs est de 10 500 V, élevée à 220 000 V par les transformateurs électriques de la CNR.
L’écluse de Bollène assure le passage des bateaux « à travers » le barrage. Cette écluse est celle dont la hauteur entre l’aval et l’amont est la plus grande de France : 23 mètres.

Le saviez vous ?
Le 2 février 1998 à 12h45 une vague meurtrière submergea l’écluse de Bollène, un accident peu ordinaire eut lieu : alors qu’un bateau était dans le sas de l’écluse pour la remonter, la porte amont s’est brusquement ouverte provoquant une vague déferlante dans le sas. Le couple de mariniers présent à bord de l’Arlate (1 200 t) a été emporté causant un décés et coulant le bateau. La porte a resisté au choc, sans quoi, l’écluse devenant passante, la centrale nucléaire du Tricastin (4 réacteurs de 900 MW chacun) eût risqué d’être privée de refroidissement, sa prise d’eau se trouvant à 2 km en amont de l’écluse.

Le site https://www.lescircuitsdelenergie.fr/fr/ vous permettra d’approfondir votre connaissance.