La légende du DRAC
Le Drac désigne, principalement en Occitanie et en Catalogne, un grand nombre de créatures imaginaires de formes variables, dont la plupart sont considérées comme des dragons représentant le diable, liés à l’eau et à ses dangers.
Dans les Pyrénées, le Drac peut se présenter sous la forme d’un grand âne rouge qui surgit la nuit, souvent à proximité d’un pont, et qui peut s’enfler démesurément et effrayer le passant pour le précipiter dans la rivière et le noyer. D’autres fois, l’âne rouge prend l’aspect d’un animal paisible, des enfants montent sur son dos et le corps de l’âne s’allonge jusqu’à accueillir un grand nombre (en général, sept). Il se jette alors dans l’eau d’un étang ou d’une rivière, les entraînant tous dans la mort. Près de Narbonne ou à Aigues Morte il prend la forme d’ un cheval. Tout près de chez nous, à Beaucaire, la légende raconte l’histoire d’une femme enlevée par un Drac alors qu’elle lavait son linge au bord du Rhône : elle avait vu une coupe de bois flotter et n’avait pu s’empêcher de la saisir, c’est alors que le dragon l’entraîna par le fond et la força à devenir la nourrice de son fils. Durant sa captivité elle vit le dragon enlever des humains en prenant lui-même une apparence humaine. Puis, estimant qu’elle avait été une bonne nourrice pour son fils, il décida de la relâcher sept ans plus tard. Elle revint saine et sauve. Son mari et ses enfants la reconnurent à peine. Elle leur raconta alors ce qu’elle avait vécu durant sa captivité, que les Dracs se nourrissaient de chair humaine et prenaient eux-mêmes forme humaine, et comment, un jour, elle toucha par hasard l’un de ses yeux avec son doigt enduit de graisse d’un « gâteau de serpentaire », ce qui lui donna le pouvoir de voir clair sous l’eau. Un Drac qu’elle salua par erreur alors qu’il avait pris forme humaine lui demanda de quel œil elle l’avait reconnu, et lui ôta son pouvoir en lui crevant l’œil d’un coup de griffe.
Enfin, chez nous, le DRAC prit la forme d’un reptile ailé cracheur de feu qui vivait dans le Rhône. Il terrorisait la population en faisant disparaitre des habitants dans les eaux profondes du fleuve, en rançonnant les gens et en enlevant et dévorant les jeunes filles vierges. Le seigneur du village eut alors l’idée de promettre sa fille à celui qui le débarrasserait du Dragon. Arnaud, un jeune écuyer y parvient. Il épousa Guillemette et devint le nouveau seigneur du village qui fut rebaptisé Mondragon (la montagne du Dragon).